[Background] Taitene

. L'histoire que je vais ici vous raconter est celle d'un jeune garçon, dans un lointain village du continent, dont tout le monde a oublié le nom. Cette histoire est longue, complexe, mais, puisque cet histoire est aussi la mienne, je tacherais de vous en faire comprendre le principal.

. Tout commence, je vous le disais précédemment, dans cette lointaine contrée. Dans cette région montagneuse, existait une bourgade couverte de neige, été comme hiver. La vie était très simple pour ce peuple constitué principalement de bûcherons et de paysans, quoique très rude à cause de l'hiver permanent que le climat leur imposait. De solides abris en bois et en pierre les protégeaient du froid et des tempêtes, mais plus efficace : une solide et fidèle citoyenneté entre tous leur permettait de perdurer dans cette environnement si hostile. Ainsi vivaient-ils année après année, dirigé par leur Duc, qui faisait d'avantage office de conseiller et de juge pour les décisions importantes et les rares querelles qui n'arrivaient pas à se régler d'elles mêmes.

. L'histoire débute avec le fils du Duc, un enfant plein de bonheur et de joie de vivre. Lui et sa sœur était choyés par une famille sans défauts, des Parents aimants leur transmettant les valeurs qu'ils devaient posséder pour faire dignement partie de la lignée. Le village, quant à lui, affectionnait particulièrement la progéniture de leur dirigeant, de part leur coté espiègle et leur envie de sans cesse s'évader de leur manoir pour venir discuter avec les quelques artisans et villageois qui ne travaillaient pas durant les courtes journées de cet hiver sans fin.

. L'année de la quinzaine pour notre jeune nobliot fut un véritable tournant dans son existence. Alors qu'il aidait le forgeron dans son atelier, il rencontra la fille de ce dernier, qui tissait à coté de lui. Il ne fallut pas plus de ses yeux bleus profond, de sa belle chevelure couleur or et de son sourire charmeur pour faire chavirer le cœur du jeune homme. Puis ils se revirent, encore et encore, et l'amitié laissa place à des sentiments plus forts chez les deux adolescent. Il n'y avait pas de lois ni de coutumes qui les séparaient à cause de leur ascendance, ils pouvaient donc laisser éclater au grand jour cette belle liaison qui réjouissait le peuple, petits et grands.

. Ainsi allait la vie dans cette petite bourgade. L'année suivante, une période s'annonça beaucoup plus dure que les précédentes. En fait, il s'agissait du plus grand froid qu'avait connu le village de mémoire d’homme. Grâce a la camaraderie et à l'entraide, la plupart des villageois survécurent, mais les pertes étaient plus lourdes qu'à l'ordinaire et un ton grave se dessinait sur les visages. Parmi ces victimes se trouvait la femme du Duc, laissant donc son mari veuf et ses deux enfants. La famille fut logiquement très affecté par cette disparition soudaine, et seul l’aîné, notre jeune homme, tint bon. Son père, n'arrivant pas à se remettre du décès de sa femme, décida alors de lui laisser son titre. C'est ainsi qu'à l'âge de seize ans le jeune homme devint Duc, et épousa la jeune fille qu'il n'avait jamais quitté depuis leur premier baiser.

. Cet homme devint rapidement aimé de tous. Il gouvernait de façon impartial et juste, mais n'hésitait pas à mettre la main à la patte afin d'aider ses concitoyens. Sa femme le comblait de bonheur, et n'allait sûrement plus tarder à porter leur premier enfant.

. C'est l'année d'après qu'un élément perturbateur arriva. Une maladie d'une rare violence se déclara chez plusieurs villageois. Les effets étaient terribles sur l'organisme, et chacun d'eux trépassa dans d'atroces souffrances. Leur peau était tiraillée par des excroissances noire comme la nuit, et le mal rongeait leurs organes. Après le décès de ces hommes et femmes, le cas de maladie fut déclaré chez une dizaine d'autres villageois. Seulement, les nouveaux affectés n'avaient pas eu de contact avec les premiers, il s'agissait donc de l'air, de l'eau ou de la terre qui pouvait être souillé. Après plusieurs jour de recherches on décréta qu'il s'agissait en réalité de l'air qui était empoisonné. Notre jeune homme décréta donc qu'il était urgent de trouver un remède efficace, puisqu'ils ne pourraient contrôler la source.

. Il décida donc de partir seul vers des villes plus grandes qui pouvaient abriter des docteurs et magiciens en mesure de soigner son peuple. Après des adieux rapide, il commença son périple, s'appuyant sur les quelques rares cartes du continent que son peuple possédait.

. Deux mois plus tard, deux mois durant lesquels il n'avait croisé aucune âme susceptible de l'aider, à part quelques villages qui lui avaient fourni le couvert et le gîte pour la nuit, deux mois durant lesquels il n'avait cessé de marché, convaincu de la réussite de son entreprise, il s'écroula au sommet d'une montagne sous une terrifiante tempête de neige et de grêle. C'est en ce moment critique qu'il fit son Ascension. L'esprit et les yeux embrumés, il n'eut le temps que de voir d'immenses ailes noires venir à lui, puis se réveilla Daeva.

. Convaincu de la puissance de ses nouveaux pouvoirs et sa nouvelle forme, le jeune Daeva pris son envol, et, ne faisant que de courtes haltes, il voyagea rapidement jusque son domaine.

. Son périple prit fin dans un lieu désolé. Les maisons autrefois robustes laissaient place à de vraies ruines encore fumantes, et, si quelques unes tenaient encore debout, elle n'étaient guère en meilleur état. Ne comprenant pas encore cette désolation si brutale, notre jeune homme s'élança vers son foyer qui dominait le village. Il y découvrit son père, allongé sur son lit, en proie aux terribles souffrances qu'infligeaient le poison diffusé dans l'air. Son paternel eut tout de même la force de lui annoncer la mort de sa sœur, et d'une grande partie des villageois. Ceux qui n'étaient pas morts étaient malades, ou alors le deviendraient prochainement.

. Le jeune homme, désespéré, tenta vainement de guérir l'homme qui l'avait élevé. Dans cette tentative, il remarqua la nature de la maladie, puis prit brutalement conscience que l'air en était saturé. De la magie, ou tout du moins la marque de la magie Élyséenne. Conscient de son impuissance à soigner son père, le jeune Homme se leva, pris sa lance, et d'un air impassible, planta la lance dans le cœur de son progéniteur. Les deux servantes présentes dans la salle se mirent à hurler devant ce geste si soudain. L'arme du jeune Daeva décrivis une boucle dans les airs et leur deux têtes roulèrent à terre.

. Le sang avait éclaboussé son visage, et s'y dessinait à présent un léger sourire. Ses yeux luisaient d'une lueur malsaine, comme si toute la folie du monde l'avait envahie. Il assassina chacune des personnes présentes dans la maison, serviteurs comme nobles, malades comme saints. Son sourire grandissait au fur et à mesure de ses crimes, sa lance tournoyant de plus en plus vite et semant la mort sur son passage.

. Lorsqu'il eut fini sa sinistre œuvre de destruction, et qu'il sorti enfin de son ancien foyer. Le village entier c'était réuni devant lui, comme attendant qu'il les délivre du mal qui les rongeait. L'homme éclata alors de rire, marchant dignement, les ailes sorties, vers la foule qui se massait face à lui, silencieuse. Arrivé devant eux, et d'une seule boucle, il trancha les têtes de ceux qui se trouvaient devant lui, avec un sourire toujours grandissant.

. Aussitôt se fut le chaos. Les gens, hébétés, venaient de saisir l'ampleur de la folie qui avait envahi leur Libérateur tant attendu. Il marchait sereinement, brûlant les maisons afin de forcer ceux qui s'y étaient barricadés de sortir ou de périr par les flammes, tuant ceux qui se trouvaient à sa portée, la plupart étant bien trop faibles pour pouvoir s'enfuir. Le jeune Daeva riait aux éclats, s'adonnant à sa danse macabre, le visage éclairé par la lueur des flammes. Au milieu de ce massacre, sa route se stoppa. Devant lui se trouvait son âme sœur, la femme qu'il avait tant chérit pendant une trop courte durée. Ses yeux se plongèrent dans les siens, s'apaisant tout à coup. Son amour posa lentement la main sur son visage, caressant délicatement sa joue. Le jeune homme tomba à genoux, et je jure avoir vu une larme couler sur sa joue tandis qu'elle le prenait dans ses bras. Ils étaient là enlacés, au milieu d'un immense charnier où la plupart des villageois avaient perdus la vie.
Ce moment sembla durer une éternité, puis les yeux de la jeune femme s'agrandirent d'un seul coup. La lance, dégoulinante de sang, était ressortie de l'autre coté du dos de son aimée, qui tomba lourdement sur le coté. Le Daeva se releva, ayant retrouvé son grand sourire malsain. Son regard se tournant lentement vers moi. Ses yeux fous se plongèrent dans les miens et, parmi les enfers qui y avaient pris place, je discernais une lueur. La lueur de bonté qu'inspirait jadis ses grands yeux bleus, mais aussi une part de tristesse. Alors que je crus qu'il allait en finir avec moi, il se détourna et disparu dans la forêt, c'est la dernière fois que je le vis.

. Le calme s'abattit alors sur le carnage. Je remarquais enfin que j'étais le seul qui tenait encore debout, debout dans un bain de sang et de cendres. Marchant doucement, j'essayais de trouver des survivants en tachant de ne pas vomir devant ce macabre spectacle. C'est alors que mes yeux se posèrent à nouveau sur elle. Elle gisait sur le coté, la main sur ce qui devait être le trou causé par la lame au milieu de son torse. Je titubais vers elle. Arrivé à son niveau, je m'aperçus qu'il n'y avait pas de blessures béante au milieu de sa poitrine, ni excessivement de sang versé pour ce type de blessure. Enlevant délicatement son bras, je dévoilais une simple estafilade sur sa hanche. Je remarquais ensuite qu'elle respirait bel et bien. Je la hissais alors sur mes épaules et me dirigeait vers le hameau voisin, avec qui nous avions coutume de commercer.

. Après quelques heures de marche plutôt pénible, j'arrivais. Tandis qu'ils s'occupaient de la jeune femme, ils me posaient milles questions sur la raison de notre présence ici. Je me contentais de garder le silence, persuadé qu'on ne me croirait pas.

. Quelques jours plus tard, La femme disparu d'un coup de sa chambre, avec juste un peu de nourriture, des habits et le médaillon qu'elle tenait toujours fermement dans sa main. Elle non plus je ne la revis jamais.

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. Vous devez vous dire que ce ne sont que de vieilles légendes farfelues, et peut être ne sont elles finalement que le fruit de mon imagination abracadabrante. Libre à vous de vous faire un avis là dessus. J'écris seulement ces lignes pour que si un jour, le jeune Daeva s'y reconnaît, ou que si quelqu'un qui le connaît me lit, qu'il puisse se rende compte de ses actes et de leurs conséquences. Je ne le juge pas, je ne cries pas vengeance. Je ne veux pas le retrouver, et j'espère sincèrement qu'il a réussi à reprendre le contrôle sur sa folie mais, si vous le trouvez et que vous avez lu ce récit, dites lui juste qu'elle est encore en vie.

Et méfiez vous du démon coincé en lui...

Lagen Les chroniques du Nord

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(Je viens de relire ça... j'adore la manière dont tu as rédigé, c'est classe le mode livre ^^)

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