[Background] Hinae

Chapitre 1, La naissance du mal

Mon enhardissement me brula les doigts. Les animaux que j'occupais, mouraient. Il n'y avait plus de place pour moi. Je sentais mes envies devenir des besoins inextinguibles. La lumière qui me réchauffait autrefois, se faisait de plus que en plus rare. Les parois de mon être s’effritaient.

Allais - je disparaitre ?

Moi qui était la vie , la joie, la sérénité, la pureté, l'innocence je m'étais perdu dans ce tourbillon de sensation. L’égoïsme, qui m'avait gagné, m'avait empêché de voir les dégâts que j’avais causé. Les Balaurs avaient trahi Aion. Leur supériorité évidente galvanisa tout autant leur arrogance et plus ils prenaient le pouvoir, plus celui-ci les rendaient vils et sans pitié. Plus leur nombre augmentait et plus la situation empirait.
En lieu et place d’ordre et de discipline, ils répandirent chaos et désolation. Ils décimèrent la plus part des races qui disparurent purement et simplement de la surface d’Atreia. Ma plus grande satisfaction fut les hommes; grâce à la vision d'une jeune femme, qui se battait pour conserver son identité et pour changer son monde, j'appris à me battre, moi aussi, pour mes convictions. En signe de remerciement, je lui laissais une vie si elle en aurait besoin pour sauver la sienne.

Je devais rétablir cette équilibre et pour ça une partie de moi devait mourir. Cette partie, qui avait jailli tel des ténèbres froides et malsaines, devait s'évacuer de moi. Je pensais que cet acte n'aurait aucun impact par la suite; j'avais tort.
Non seulement, j'avais créé un autre esprit, mais en plus, j'avais donné naissance à la mort la plus perverse, sadique, meurtrière, égoïste, égocentrique, le plus machiavélique. Avec un certain cynisme, elle se nomma Croatoan, usant d'un anagramme pour se distinguer de moi et pour que je n'oublie jamais qui il est et d'où il vient.
Les premiers temps il corrompit des jeunes enfants, s'amusa des effets qu'il avait produit, mais ce qu'il préféra le plus, ce fut d'assister à la destruction d'Atréia.

Avais - je mérité ce drame ?

(en construction)

Chapitre 2, Le Sang d'un autre temps

(à venir)

Chapitre 3, La trahison attendu

(à venir)

Chapitre 4, Le Destin et ses complications

Cette nuit là, il y eut une soirée pour célébrer le printemps au manoir des De Lint. Hinae, toujours enfermée dans sa chambre, entendait les musiciens jouer des hymnes joyeuses. J'étais altéré par la force mentale qu'elle avait acquis depuis son "emprisonnement" pour maitriser ses émotions; en effet elle ne ressentait absolument rien vis à vis de la musique, aucune joie, ni aucun agacement. Cependant pendant un court instant, on aurait cru qu'une chose venait de perturber cette mascarade. La musique avait cessé et on entendit des murmures; puis la soirée reprit son cours. Pendant des heures, un brouhaha joyeux - ou non - m'enivra mais pas Hinae qui joua avec ses jouets sans, pour autant, en éprouver du plaisir. Un bruit, ce bruit remarquable que provoquer la porte du parloir lorsqu'on l'ouvrait, m'interrompit dans ma réflexion; ainsi qu'Hinae qui jouait avec une poupée de porcelaine. Lentement mais surement elle se dirigea vers la porte qui attelait au parloir.

Plus tôt, en soirée, Velren franchit les portes de la riche demeure des De Lint. C'était la première réception à laquelle elle avait été conviée depuis son confinement au Couvent de Marchutan. Bien que son sexe n'était plus un mystère pour personne, elle avait pris le risque de revêtir le même genre de tenue qu'elle arborait quand elle était encore connue sous le nom de "Veldrin". Sa tenue de soirée était constituée d'une longue cape noire avec une attache en argent sur le côté et des ornements argentés, d'une veste de haute couture avec les mêmes ornements et les mêmes couleurs ainsi que d'un pantalon et des bottes hautes. Son entrée ne passa pas inaperçue car les nobles présents dans le hall se figèrent. Velren les ignora et passa devant eux mais elle pouvait deviner les murmures dans l'ombre, les regards désapprobateurs ou cyniques.

"Bienvenue à la maison..."ne put-elle s'empêcher de penser. Les De Lint ont invités une telle engeance parmi nous...?" "Elle ose se montrer dans ce genre de tenue?!" "Je savais que j'avais bien fait de venir ce soir, les De Lint ont le goût certain quand il s'agit de nous offrir du spectacle". Velren alla présenter ses vœux à la matriarche de la famille avant de se fondre dans la foule. Néanmoins, elle dû composer avec les curieux, les fâcheux, les flatteurs et les séducteurs. Après deux heures à mener la danse des convenances, lassée, Velren finit par s'éloigner dans les couloirs non occupés du manoir afin de reprendre ses esprits.

Après un moment à parcourir ainsi les lieux, jusqu'à descendre sans le savoir au sous-sol, elle chercha une salle où aller se reposer. Elle tenta d'ouvrir quelques portes mais celles-ci étaient fermées. Finalement, l'une d'elles finit par s'ouvrir, à sa grande surprise, sans savoir qu'une plus grande allait l'attendre derrière. Son étonnement s'agrandit quand elle vit qu'elle était dans une sorte de confessionnal. En tout cas, le lieu où elle se trouvait en avait tous les attributs.

Velren: Que...

Hinae ouvrit finalement la porte en entendant ce mot. L'obscurité dans laquelle elle baignait la rassurer, car elle n'avait pas reconnu la voix qui venait de s'exclamer. Le son de la porte qui se refermait, fit tressaillir son détenteur. Elle s'assit en silence dans le fauteuil qui trônait de son coté.

Velren: ... Il y a quelqu'un? finit par demander Velren quand elle entendit un grincement au moment où Hinae s'assit sur le fauteuil. Elle posa entretemps sa main sur le dossier du fauteuil.

Hinae: Qui êtes vous ? dit elle d'une voix monocorde.

Velren: Hm? Velren fut surprise d'entendre une voix lui répondre effectivement. Juste un invité. J'ignorais qu'il y avait quelqu'un ici.

Hinae: Juste un invité... Vous utilisez le masculin alors que vous êtres une femme, étrange... Murmura -t-elle. Vous ne devriez pas être ici reprit elle de sa douce voix monocorde.

Velren: ... Navrée, il s'agit d'une vieille manie. Néanmoins, pardonnez-moi si j'ai outrepassé les limites mais... où suis-je? demanda t'elle, intriguée de cet endroit et de cette étrange voix dénuée d'émotions.

Hinae: Vous êtes nulpart à vrai dire et vous ne parlez à personne. Vous n'avez pas outrepassé vos limites je pense... Elle s'arrêta un instant le temps de réfléchir. Cependant, je vous en pris, assayez vous, nous n'avons que trop peu eu de visite ces temps ci.

Velren: Velren resta silencieuse un instant, le temps de se donner le temps de réfléchir. Devait-elle partir? Devait-elle rester? Elle jeta un œil sur sa main qui était encore posée sur le dossier du fauteuil. Finalement, elle s'assit à son tour, la curiosité prenant le pas sur le reste. Qui êtes-vous? finit elle par demander.

Hinae: Hum... Je m'appelle Hinae. Et vous ? dit elle en s'enfonçant un peu plus dans le fauteuil.

Velren: Velre... Veldrin. Que faites-vous donc ici? Ne devriez-vous pas être parmi les invités...?

Hinae: Je n'aime pas les fêtes. Je ne veux pas m'ennuyer. De plus, je suis malade. Je dois rester dans l'obscurité sinon ma peau brulerait; mais parlez moi de vous Velren... Comme cette famille d'Atréia... Quel fardeau à porter... Cette essence vous fait elle mal ?

Velren: Elle ne lui avait pas donné le nom de Velren et pourtant, c'est par ce nom qu'elle la désigna : ... Comment?

Hinae: Je ne sais pas, mais je trouve intéressant que l'essence d'un balaur coule dans vos veines et celle de votre... Si vous ne voulez pas que je parle de votre passé, je ne veux pas vous faire peur.

Velren: Elle resta muette un instant sous l'effet de la surpris. Comment le savez-vous? D'où tenez-vous ces informations?

Hinae: Hum... Je ne sais pas vraiment. Les informations, que je détiens, me viennent ainsi, comme la marée. Ne vous inquiétez pas, je risque d'oublier notre conversation par la suite.

Velren: ... Êtes-vous une sorte d'oracle...? De devin?

Hinae: Non, je ne pense pas. Vous connaissez Atréia n'est ce pas ? J'en ai des souvenirs comme si je l'avais vu de mes propres yeux. Mon mentor, un spiritualiste de la garde royale, n'a pas su me donner cette réponse. Je pense que si il avait continué d'ailleur, se dit - elle, je pense qu'il en serait mort si il avait continué.

Velren: ... Je vois, finit-elle par dire même si elle n'était pas vraiment satisfaite, ni convaincue par les dires d'Hinae. En effet, je connais Atréia... Peut-être trop d'ailleurs pour mon propre bien.

Hinae: J'aimerai la revoir, moi aussi... Qu'il n'y a aucune différence entre les asmodiens et les élyséens... dit - elle en baillant.

Velren: Aucune différence, je me le demande parfois... A cette époque, on voyait déjà les prémisses du Cataclysme.

Hinae: Par différence, je pense au fait que nous étions tous des enfants d'Atréia... Maintenant nous nous battons les uns contre les autres à cause de notre apparence physique... Alors que le vrai ennemi se trouve ailleurs.

Velren: Certes, mais je crains qu'il ne soit difficile d'arrêter le cycle de destruction dans lequel nous nous sommes mis.

Hinae: La destruction lui est trop plaisante. Ne nous aventurons pas sur ce terrain savonneux.

Velren: Lui ?

Hinae: Je suis désolée, je suis fatiguée dit elle avec empressement. Bonne soirée. Vous serez retrouver la sortie.

Velren nota l'empressement dans la voix pourtant si monocorde de son interlocutrice. Au lieu d'avoir l'effet escompté, cela ne fit qu'accentuer la curiosité de la Daeva.

Velren: Qu'y a t'il?

Hinae, qui s’apprêtait à s'enfuir vers sa chambre, se retourna brusquement avec un sourire sur les lèvres.

Hinae: Tu veux savoir pourquoi ? dit elle sur un ton taquin qui ne lui ressemblait guère.

Velren nota alors le changement dans la voix d'Hinae mais elle ne répondit pas, attendant qu'elle poursuive tout en restant attentive.

Hinae: Tu connais l'histoire de la petite fille, qui était trop curieuse, même derrière ton assurance, je suis sure que tu resterais cette petite fille pleurnicharde que tu étais avant.

Velren: Pleurnicharde...? Ce terme ne correspond pas réellement à comment j'étais, enfant, mais je serai curieuse de connaître cette histoire.

Son ton était égal et posé, comme à son habitude, mais il lui fallait encore voir, tester, analyser cette étrange personne qui semblait tant savoir et pourtant qui semblait tant versatile

Hinae s'assit bruyamment sur le fauteuil et se mit à ricaner.

Hinae: Hum, ce n'est même pas amusant... Je ne peux réellement t'atteindre vu qu'un seigneur Balaur te recouvre la peau et ton cerveau. Tu veux savoir quoi dans le fond ? Pourquoi Hinae sait tout ça ? ou ce qui t’énerve le plus ? A savoir quelqu'un connaissant tous tes pires secrets. Ma pauvre petite.... Tu n'arrives même pas à sortir de ce rôle masculin qu'on t'a affuté.

Velren: ... En effet, je serai très curieuse de savoir pourquoi Hinae sait tout cela. A moins que, comme elle le laisse supposer, quelqu'un ou quelque chose lui insuffle tout ça mais... est ce que cela voudrait dire que ce quelqu'un ou ce quelque chose m'a déjà rencontré auparavant?

Hinae: Ça te rappelle quelque chose "Je t'offre le cadeau d'une vie pour m'avoir ouvert la voix d'une solution"...D'un ridicule, je l'admet... Il a toujours dramatisé ses dires... Mais félicites toi, c'est grâce à toi; tu as participé à ma création alors je ne te tuerai pas... Pas cette fois.

Velren: ... Cela me dit quelque chose, oui. Je me disais aussi qu'Helsimar était devenu bien étrange les derniers mois avant le Cataclysme, c'était donc vous... Enfin, je ne sais pas combien vous êtes au juste là-dedans.

Hinae: Ohh ! Mais c'est qu'elle a de la jugeote cette petite. Cependant, ce n'est pas moi qui t'a dit ça chérie. C'est mon meilleur ennemi, Torcan. Il avait tellement aimé violer les corps des êtres vivants d'Atréia qu'il ne savait plus quoi faire. Tu lui as donné envie de se battre et l'idée de sa vie. Moi je suis Croatoan certains m'appelle Esprit Maléphique avec les majuscules s'il te plait... D'autres la Mort.... Bref, on t'a rencontrée souvent... Surtout moi grâce aux dracolâtres. Ils sont virulent, n'est ce pas ?

Velren: ... Je comprends un peu mieux mais quel est le lien entre vous et les dracolâtres? Et qu'êtes-vous exactement au juste...?

Hinae: BIP BIP !!! Mauvaise question !

Hinae: La bonne question est plutôt qu'est ce que je suis pas ? Veuillez retenter votre chance.

Hinae partit d'un éclat de rire presque malsain

Velren: Hm, une chose est sûre, vous n'êtes pas humains. J'en déduis donc que vous êtes deux, hormis si je me trompe. Les cas de possession sont extrêmement rares donc je pencherai soit pour une stigma, soit pour un esprit.
Hinae: J'aime les devinettes. Je vais t'en donner une, moi aussi, est ce que notre conversation à une impact sur une gamine de 8 ans ou pas ?

Hinae repartit de plus belle dans un rire presque dément.

Velren: Une gamine de huit ans?

En dépit de l'être dément auquel elle faisait face, Velren ne perdit pas sa contenance. Elle restait calme et posée, posant les questions une à une, arrachant ci et là des bribes de vérité.

Hinae: Tatata... Hinae est si mignonne... Si frêle... Me laissez le passage pour elle doit lui faire si mal... Et à l'autre imbécile aussi.
Hihihihihihihi.

Hinae hurla de douleur alors qu'un rire sortait de sa bouche.

Hinae: Tu veux toujours savoir la vérité ou ne te sens tu pas coupable ? Les humains sont si stupides....

Hinae: ARRETEEZZZ, J'AI MAL !!!!

Velren: ?! Comment pourrai-je savoir vu que je ne connais rien de ce qui me fait face. Soit, j'ai compris que vous êtes capable de nuire à cette enfant, cessez maintenant de la tourmenter, dit elle d'un ton ferme.

Hinae: Ohhh j'ai peur, j'ai peur ! Hihihihihihi. J'adore cette conversation ! Je ne nuis pas, c'est toi qui nuit, hihihihi. Tu veux savoir à tout pris, tu n'as même pas envie d'arrêter l'interrogatoire que tu me fais passer !

Velren: Je doute que vous arrêteriez même si je vous le demandais.

Hinae: Ton sadisme me donne envie de te répondre... Esprit, Esprit es tu là ? L'un n'a pas su se contenir et il s'est détaché de l'autre, qui est devenu à son tour une entité à part. L'autre est un résidu de cruauté qui aime tous ce que l'autre déteste.

Velren: Deux antipodes donc. Je vois... Bien, venons donc à la partie la plus intéressante, celui où vous laissez cette enfant tranquille.

Hinae: On ne peut rompre un pacte... Et puis dans le fond... Je ne vais pas tarder à retourner à ma place.... Quelqu'un me force à y retourner.

Velren nota le mot pacte soigneusement. Cependant, la discussion ne pouvait pas durer. Si les propos de l'entité étaient vraies, la vie d'une enfant était en jeu et elle ne pouvait pas se permettre de la risquer. User de la force physique ne servirait à rien, elle ne pouvait donc que se servir de ses mots, la seule arme qui lui avait permise jusqu'ici de survivre.

Velren: Dans ce cas, je suppose que c'est un "à bientôt"...?

Hinae se mit à suffoquer et a cracher. Elle dénoua la corde du rideau qui était autour de son coup. Ça avait recommencé, je n'avais pu rien faire... Croatoan avait été le plus fort de nous deux. Les pleurs d'Hinae me fendit le cœur.

Hinae: Partez... murmura t elle.

Velren: ... Très bien mais dans ce cas, entendez ma voix. Je ne laisserai pas cette enfant périr, qu'importe le temps que cela me prendra, je la libérerai des chaînes qui la retiennent. Nul ne devrait vivre ainsi, dit Velren avant de se lever et d'entamer le chemin du retour.

Hinae: Une vie pour une vie... Je n'avais pas le choix ma douce enfant. Qu'Aion me pardonne.

Hinae se précipita vers la porte de sa chambre avant de la refermer brutalement.

Velren: Elle ouvrit la porte. ...Parfois, les marchés n'ont pas à être justes, ni les pactes assouvis.

Elle retourna en-haut, vers les lumières du bal. Celles-ci l'éblouirent tout d'abord mais elle savait qu'elle ne voulait plus jamais voir ce genre de drame se dérouler à nouveau. Ses mots étaient son arme et elle savait qu'il viendrait un temps où ceux-ci auraient à jouer leur rôle dans les étranges chaînes qui emprisonnaient Hinae.

(correction venir)

Chapitre 5, Après la tempête

(à venir)

Chapitre 6, Orséis Pyrae

(à venir)